Juin, juillet, août… Les mois d’été se suivent et, sur les routes de France métropolitaine comme Outre-mer, la mortalité diminue par rapport aux mêmes périodes de 2017.
En juin 2018, la baisse de la mortalité routière atteint 9,3% et les autres indicateurs sont aussi en recul : le nombre d’accident corporels (- 5,7%), de blessés (-7,5%) et surtout de blessés hospitalisés (-20,3%). En juillet dernier, la mortalité routière a aussi baissé (-5,5%) par rapport au même mois de 2017. Tout comme le nombre de personnes blessées (-2,1%) et hospitalisées (- 10,5%). Seul léger bémol, la hausse du nombre d’accidents corporels (+ 0,9%). Enfin, en août 2018, la baisse de la mortalité est encore plus marquée (-15,5%), accompagnée de celle du nombre d’accidents corporels (-3,2%), de celle du nombre de personnes blessées (-2,1%) et hospitalisées (-13,3%).
Et c’est aussi sur une baisse globale de la mortalité routière (-6,1%) que s’est terminé le premier semestre de l’année 2018.
Pour consulter le détail de l’accidentalité, mois par mois
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Pour faire passer l’envie de téléphoner au volant
Dans sa dernière campagne, l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) ne mâche pas ses mots. Elle tient à rappeler avec force combien les conducteurs qui utilisent leur smartphone peuvent, par leur comportement dangereux, énerver les autres. Et les usagers agacés ne manquent pas : 8 Wallons sur 10 ne supportent pas les conducteurs qui utilisent leur téléphone au volant, selon l’étude réalisée par l’AWSR. Pourtant, 1 conducteur wallon sur 2 déclare utiliser son téléphone au volant, au moins occasionnellement et, 1 sur 3, régulièrement ! La plupart d’entre eux pour téléphoner (44%) mais aussi pour lire (35%) ou envoyer des messages (30%) et pour surfer sur internet (24%).
Dans la région wallonne de la Belgique, le message s’affiche en bordure d’autoroute et sur les barrières de parkings….
Mais, même si vous ne voyagez pas dans le « plat pays », téléphoner demeure difficilement compatible avec la conduite. Mieux vaut laisser la messagerie répondre à votre place ! D’autant qu’en France, ce choix peut aussi vous éviter de perdre 3 points à votre permis de conduire.
Exemplaires, les parents ?
Pas toujours, répond l’association Attitude Prévention dans sa campagne « Et si nous transmettions la bonne attitude ? ». Son étude (*) révèle que plus de 6 enfants sur 10 ont été témoins de comportements à risque de leurs parents au volant. Par exemple, plus de la moitié des enfants interrogés (54%) ont déjà vu leurs parents téléphoner au volant et presqu’autant (50%), dépasser les vitesses autorisées. Aujourd’hui encore, une proportion non négligeable d’enfants transportés en voiture (10 %) ne sont pas attachés.
Mais les enfants sont bien conscients des risques. Ils sont 27 % à avoir déjà signalé à leurs parents un comportement à risque. Et ils reconnaissent que leurs parents les sensibilisent aux bons comportements : à la quasi–unanimité pour la ceinture, par exemple.
C’est essentiellement par l’envie de « gagner du temps » que les parents justifient leurs défaillances, et les effets (néfastes) de la fatigue ou de la consommation d’alcool sont sous-estimés.
Et si les parents transmettaient aussi comme « bonne attitude », celle qui consiste à conserver tous les points de son permis de conduire ?
(*) Réalisée en ligne par OpinionWay du 28 mai au 8 juin 2018, auprès d’un échantillon représentatif de 1502 parents ayant au moins un enfant de moins de 15 ans et 500 enfants âgés de 6 à 12 ans.
80 km/h
Vous le savez déjà ! Sur les routes bidirectionnelles à chaussée unique sans séparateur central, la limitation de vitesse sera abaissée à 80 km/h à partir du 1er juillet prochain. Difficile d’échapper à la nouvelle qui a été officialisée par un décret paru au Journal officiel du 17 juin 2018.
On ne compte plus les débats qui peinent à réconcilier les défenseurs de la mesure avec ses opposants, les appels au renoncement et autres recours en annulation… Chaque camp fourbit ses arguments. Les uns invoquent une contrainte sans fondement, l’absence d’études fiables, le mauvais choix du type de routes nouvellement réglementées, un milieu rural pénalisé, des territoires dépossédés… Les autres rappellent quelques faits : baisser la vitesse entraîne une baisse du nombre des accidents (et des blessures), quelles que soient leur cause ; les routes bidirectionnelles, celles où l’on roule le plus, concentrent plus de la moitié de la mortalité routière (55%) ; le choix, sur ces portions sans séparateur central, les plus accidentogènes, d’abaisser de 10 km/h la limitation de vitesse a été choisi, de préférence à une augmentation des contrôles ; l’expérience la plus récente vient de Suède où passer de 87,7 km/h à 84 km/h a fait chuter le nombre de décès sur la route de… 41%.
En tout état de cause, rendez-vous est pris dans 2 ans pour évaluer la pertinence d’une mesure qui entre en vigueur dans les tout prochains jours. D’ici là, circuler à 90 km/h sur une route bidirectionnelle à chaussée unique sans séparateur central pourra être sanctionné d’une amende (forfaitaire) de 68 € et du retrait d’un point au permis de conduire. Conserver tous ses points et économiser l’équivalent de plus de 5 places de cinéma, voilà qui vaut bien de lever – un peu – le pied !
Et pour bien comprendre la finalité de la mesure, voici une explication à regarder et à écouter
El hombre de cristal (*)
Nul besoin de comprendre l’espagnol pour être sensible à la dernière campagne de la Direccion general de Trafico (DGT). Les images parlent d’elles-mêmes. Les usagers de deux-roues motorisés, en Espagne comme en France, figurent parmi les plus vulnérables. Et une collision avec une voiture risque fort de terriblement maltraiter le plus fragile… jusqu’à le briser comme du verre.
Quant aux conseils aux usagers, motards et automobilistes, ils sont les mêmes d’un côté comme de l’autre des Pyrénées : vitesse appropriée, ni drogues ni alcool pour les conducteurs et équipement adapté sur les deux-roues, respect de la priorité, maintien d’une distance de sécurité…
C’est au cœur de l’hiver dernier que la DGT espagnole a lancé sa campagne «El hombre de cristal » (*). Mais à la veille des vacances d’été, alors que l’Espagne est devenue le 2e pays le plus visité au monde (après la France), les images sans paroles de la campagne espagnole conservent toute leur actualité et leur acuité.
Voir la campagne
(*) L’homme de cristal
La mortalité routière a baissé en 2017
Les résultats définitifs de l’année viennent d’être rendus publics par l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière). Et nouvelle encourageante : après 3 années consécutive de hausse, la mortalité routière n’a pas augmenté en 2017 en France. 3 684 personnes ont perdu la vie, soit 54 de moins qu’en 2016, ce qui représente une baisse de -1,4%.
La baisse est bien plus sensible outre-mer (-9,6%) qu’en métropole où 3 448 personnes ont perdu la vie sur les routes, soit une baisse de 0,8 %. Mais ont augmenté : le nombre des accidents corporels (58 613, soit +1,9%), le nombre de personnes blessées (73 384, soit + 1%) et le nombre de personnes blessées hospitalisées ( 27 732, soit +2%).
Dans le domaine de la mortalité routière, les hommes sont dominants : ils représentent 77 % des personnes tuées sur la route (avec une hausse en 2017) et 82 % des auteurs présumés d’accidents mortels.
Les jeunes de 18 à 24 ans demeurent les plus touchés, même si leur mortalité sur la route continue de baisser (562 jeunes tués, soit -6%). Et les plus de 65 ans représentent ¼ de la mortalité routière (25,2%, soit 869 tuées en 2017), avec une baisse –2%).
La mortalité des automobilistes est à peine un peu plus élevée qu’en 2016, avec 7 personnes tuées de plus qu’en 2016.
Enfin, c’est sur les routes hors agglomération que surviennent une grande majorité (63%) des accidents. Avec pour causes principales, la vitesse (excessive ou inappropriée) et l’alcool, la vitesse étant un facteur présent dans 1 accident mortel sur 3.
Le détail des résultats sut le site de l’ONISR
L’angle mort des poids lourds ? A éviter
« Vous ne faites pas le poids », prévient la SAAQ (*) quebecoise dans deux petits films mettant en scène, l’un un piéton, l’autre un automobiliste, chacun positionné dans l’angle mort d’un camion dont le conducteur ne peut pas les voir… Ce qui importe, c’est de toujours garder ses distances vis-à-vis d’un véhicule lourd. Le message radio de la campagne est tout aussi explicite : « Je ne te vois pas ! », ne cesse de répéter le chauffeur routier à la conductrice de la voiture qui circule sur la voie adjacente dans l’angle mort latéral…
En vous rabattant après un dépassement, « attendez de voir tout le véhicule lourd dans votre rétroviseur central avant de réintégrer la voie devant lui », explique la SAAQ.
De ce côté-ci de l’Atlantique, la situation est exactement la même que dans la Belle Province ! Et les conseils de comportement n’ont pas de frontières. En France aussi, la plus élémentaire des règles de sécurité consiste à éviter les angles morts des véhicules lourds, à l’avant comme à l’arrière et sur les côtés, dans lesquels tout usager ou tout objet devient « invisible ».
Même si le plus grand risque n’est pas de perdre des points à son permis de conduire !
(*) Société de l’assurance automobile, au Québec, a pour mission de protéger la personne contre les risques liés à l’usage de la route et de contribuer à l’application de plusieurs lois et règlements.
Crit’air moins cher
Le nombre de villes qui, avec la vignette Crit’air, restreignent la circulation des véhicules motorisés lors des pics de pollution de l’air, augmente. Dans le même temps, le prix de cette vignette diminue (un peu). Il en coûtait 4,18 € lors de son « lancement » il y a deux ans. Depuis le 1er mars 2018, la vignette Crit’air revient à 3,62 €, frais d’acheminement compris. Un montant plus bas qu’une place de cinéma pour les moins de 14 ans !
Vous pouvez vous en passer, bien sûr, si vous habitez dans une ville qui ne l’exige pas, ni en permanence ni même les seuls jours de pics de pollution. Mais si vous prévoyez de vous déplacer en voiture à Paris, par exemple, ou à Lyon, vous devrez la coller sur le pare-brise.
Sinon vous risquez 68 € d’amende. Autrement dit, bien plus que le prix de la vignette elle-même… Mais vous éviterez la perte de points à votre permis de conduire. Du moins pour la simple absence de Crit’air.
Les auto-écoles ont leur label
Choisir une auto-école pour préparer le permis de conduire devrait devenir plus facile ! Le label « qualité des formations au sein des écoles de conduite» existe désormais. Décerné pour 3 ans renouvelable, il a été créé par l’arrêté du 26 février 2018 (journal officiel du 1er mars 2018).
Certes, il n’est pas obligatoire. Il repose sur une démarche volontaire de l’auto-école. Mais il est gratuit. Et la seule contrainte,… c’est de satisfaire aux critères et constituer un dossier complet qui comprend notamment les « preuves » attestant que ces critères sont bien remplis. La liste est longue : tout est détaillé dans l’arrêté.
Il faut que les objectifs de formation soient bien identifiés, que les dispositifs d’accueil, de suivi, d’évaluation soient adaptés au public, que les moyens pédagogiques correspondent à l’offre de formation, que les formateurs soient qualifiés, que la clientèle dispose de l’information sur la formation, les moyens utilisés… Et aussi que les appréciations et les avis des candidats soient pris en compte. Enfin des audits de suivi sont réalisés. Les exigences sont multiples. Mais c’est le gage d’une formation de qualité !
Postulant à ce nouveau label, l’auto-école, qui a déjà reçu l’agrément de la préfecture, s’engage par exemple à traiter des « grands thèmes de la sécurité routière » dans le cadre des cours collectifs. Ou encore à valoriser la conduite accompagnée, pour les plus jeunes, et la conduite supervisée, au-delà de 18 ans. Des types d’apprentissage qui se déroulent sur un temps long et qui permettent aux candidats de se familiariser avec diverses situations de conduite (y compris la nuit, sous la pluie, voire la neige…). Avec des conducteurs ainsi formés, les taux de réussite à l’examen du permis sont meilleurs ! Et si, cerise sur le gâteau, ces conducteurs faisaient aussi en sorte d’éviter les pertes de points ?
Moins de tués sur les routes
Parce qu’il enregistre une baisse, le bilan (provisoire) de la mortalité routière du premier mois de l’année 2018 en France métropolitaine est encourageant.
Selon l’ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), 235 personnes ont perdu la vie sur les routes de métropole en janvier 2018, soit 20 de moins qu’en janvier de l’année précédente, ce qui représente une baisse de -7,8%.
Mais le nombre de personnes tuées dans la circulation routière n’est pas le seul indicateur à diminuer. Celui des accidents entraînant des dommages corporels et celui des personnes subissant des blessures, aussi.
En janvier 2018, on enregistre 4 161 accidents corporels contre 4 420 le même mis de 2017, soit 259 accidents corporels de moins, ce qui représente une baisse de -5,9%.
Le nombre de personnes blessées baisse dans la même proportion : elles sont 5 100 en janvier 2018, soit 318 de moins qu’en janvier 2017.
Enfin, le nombre de personnes hospitalisées (de plus de 24 h) à la suite d’un accident de la route diminue aussi, même si la baisse est moins significative (-1,6%) : elles sont 1 779 en janvier 2018, soit 29 personnes hospitalisées de moins.
Est-ce vraiment le signe d’une inversion de tendance ? Il ne tient qu’à chacun des usagers de la route de faire en sorte que la réponse soit positive…