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Et si on récompensait les bons comportements ?

C’est une piste que le CISR (Comité interministériel de la sécurité routière) qui s’est tenu le mois dernier à l’initiative du Premier ministre suggère d’explorer. L’un des trois axes envisagés pour « sauver des vies » concerne l’engagement de chaque citoyen en faveur de la sécurité routière. Et c’est dans ce cadre-là que le gouvernement a proposé d’engager une « réflexion sur la valorisation des comportements exemplaires ». Loin de constituer une annexe de dernière minute, il s’agit de la troisième des 18 mesures composant le plan global présenté en CISR.

Une fois n’est pas coutume, il s’agit de prendre en compte le comportement responsable d’une grande majorité de conducteurs. En effet, 80% des titulaires du permis de conduire disposent de la totalité de leur capital de points (12 points). Et le Conseil national de la sécurité routière, instance de conseil composée d’experts et présidée par Yves Goasdoué (député de l’Orne), est chargé de formuler des recommandations qui permettront de valoriser ces comportements exemplaires. Mais Il faudra patienter jusqu’à l’an prochain, selon l’échéance prévisionnelle fixée par le CISR, pour les connaître.
On peut avancer des hypothèses. La nouveauté prendra-t-elle la forme d’une sorte de « super permis » avec un bonus de points ? Ou bien un « sursis »au retrait de points pourra-t-il être instauré ? Patience !

Dans l’attente de l’une ou l’autre de ces « bonnes » nouvelles, gonfler le pourcentage de conducteurs susceptibles d’être valorisés pourrait devenir le nouveau défi à relever…

Les vacances d’hiver, c’est maintenant !

Selon le rythme établi d’après le calendrier des vacances scolaires qui découpent la France en trois zones, les déplacements vers les lieux de vacances d’hiver s’échelonnent selon les régions depuis le week-end dernier. Mais, samedi 17 février, la journée promet d’être vraiment difficile sur les routes. Tout particulièrement en Auvergne-Rhône-Alpes qui regroupe les départements de l’Ain, de l’Isère, du Rhône, de la Savoie et de la Haute-Savoie.

Bison Futé, le service public d’information routière du ministère de la Transition écologique et solidaire, classe ce samedi « noir » dans la région, c’est-à-dire au « trafic bloqué », avec une concentration des difficultés sur certains axes.

Il n’est pas toujours possible de différer son départ pour éviter les embouteillages, le stress, l’allongement des temps de parcours… Mais il peut être utile, avant de partir, de faire un petit point et de se remémorer les principaux conseils de prudence que dispense Bison Futé ou l’association Prévention Routière, par exemple.

C’est l’occasion de bien commencer les vacances. Sans risquer de perdre des points, pour mauvais usage de l’éclairage du véhicule, par exemple…

En 2017, la mortalité routière baisse… à peine

3 456 personnes ont perdu la vie sur les routes en France métropolitaine en 2017, soit 21 de moins qu’en 2016. Ce qui représente une baisse de 0,6%. Autant parler de statu quo. Mais, plus douloureux, les autres indicateurs, eux sont en hausse.

  • Le nombre d’accidents corporels (ayant entraîné des blessures qu’elles soient graves, voire mortelles, ou non) a augmenté. On en dénombre 58 894, soit 1 372 de plus que l’année précédente, ce qui représente une hausse de 2,4%.
  • Le nombre de personnes blessées dans un accident de la route en 2017 a augmenté. Elles sont au nombre de 74 066, soit 1 421 de plus qu’en 2016 (+2%).
  • Le nombre de personnes hospitalisées plus de 24 heures a aussi augmenté. On en compte 27 674 contre 27 187 en 2016, soit 487 de plus, ce qui représente +1,8%.

Ces premières statistiques portant sur l’année complète viennent d’être rendues publiques par l’Observatoire interministériel de la sécurité routière. Les résultats définitifs de 2017 (la tendance ne sera pas modifiée) seront diffusés au printemps prochain

Les analyses par catégorie d’usagers montrent qu’en 2017, la mortalité routière augmente pour certains des usagers motorisés. Il s’agit des automobilistes (10 tués de plus qu’en 2016) et des motards (56 tués de plus). Elle augmente aussi pour les cyclistes, avec 10 personnes tuées à vélo de plus qu’en 2016.
Par contre, la mortalité a baissé pour les piétons. On enregistre 488 décès à pied en 2017, soit 71 de moins que l’année précédente, ce qui représente une baisse de 13%.

Les résultats diffèrent sensiblement dans les Outre-mer, où la mortalité routière baisse assez nettement (-9%). La catégorie la plus touchée étant les automobilistes. Mais le nombre d’accidents corporels augmente assez fortement (+11,6%) comme le nombre total de personnes blessées (+7,4%). Seules les hospitalisations liées à un accident de la route baissent un peu (-3,2%).

Sur la route, comptez sur les crocodiles

Vous savez quelle distance de sécurité laisser entre vous et la voiture qui vous précède ? Le code de la route répond que c’est la distance parcourue en 2 secondes. Bien. Reste que ce n’est pas facile à estimer.
En Belgique – et ce n’est pas une blague ! –, l’ASWR (Association wallonne de sécurité routière) propose une astuce intéressante… en convoquant un couple de crocodiles. La voici : « Prenez un point de repère le long de la route (un pont, un panneau de signalisation, etc.), commencez à compter « un crocodile, deux crocodiles » dès que le véhicule devant vous passe à sa hauteur. Si vous l’atteignez à votre tour avant d’avoir terminé de prononcer le deuxième crocodile, c’est que vous êtes trop près du véhicule qui vous précède. » Facile !
Autre avantage : le « truc » fonctionne partout, pas seulement en Belgique…

Il est vrai que sur les autoroutes, appeler les crocodiles à la rescousse n’est pas toujours une nécessité puisque l’on peut se repérer grâce au marquage au sol : à 130 km/h, l’intervalle à laisser avec le véhicule qui précède correspondant à deux bandes blanches latérales. Mais si vous transportez des enfants, nul doute qu’ils seront ravis de compter les crocodiles avec vous !

Sans compter que cette petite note humoristique vous aidera à prendre en compte votre sécurité et de celle des autres. Et, en invitant ces hôtes fictifs, vous pourrez éviter un retrait de 3 points au permis de conduire, en plus d’une amende de 135 €, voire une suspension de permis (3 ans maxi)…

En 2018, le comité interministériel de la sécurité routière, c’est 1 plan d’action en 3 axes et 18 mesures

Pour faire face à la hausse de la mortalité routière depuis 4 ans, le Premier ministre a réuni, en début de mois, un comité interministériel de sécurité routière (CISR). Une instance qui ne s’était pas prononcée depuis 2015. Objectif : « sauver plus de vies sur nos routes ». Le plan d’action de ce CISR se définit en trois grands axes : l’engagement de chaque citoyen, la protection de tous les usagers de la route et les nouvelles technologies au service de la sécurité routière. Le tout regroupe 18 mesures. Toutes ne pourront pas être mises en œuvre dans l’année, mais l’engagement est pris, assorti d’un calendrier pour les deux/trois ans à venir.

La mesure la plus emblématique – celle qui a fait le plus de buzz et suscité de nombreuses réactions – concerne l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes à double sens dépourvues de séparateur central. On estime que cette nouvelle réglementation pourrait concerner une bonne moitié du réseau des routes nationales et la grande majorité des routes départementales. Cette annonce a déclenché un vaste tollé. Peut-être, vous-même, êtes-vous, comme tant d’autres, opposé à cette mesure ? Peut-être ignorez-vous aussi que ces routes concentrent les 2/3 des accidents mortels ? Dans l’attente de l’entrée en vigueur de cette nouvelle limitation de vitesse, rendez-vous est déjà fixé au 1er juillet 2020 pour en évaluer l’impact.

Contrôleur de vitesse

Et dans le domaine de la vitesse, une autre mesure est aussi envisagée. Celle-ci à plus longue échéance, à l’horizon 2021. Il s’agit de la possibilité donnée à un conducteur, sanctionné (par une suspension du permis) pour un excès de vitesse de plus de 40 km/h au-delà de la limite, de pouvoir conduire à condition d’équiper sa voiture d’un contrôleur électronique de vitesse. Le principe : le système « reconnaît » la limitation de vitesse s’appliquant sur la voie empruntée et détecte tout dépassement… A suivre.

La ceinture, obligatoire parce que vitale

Tout le monde sait qu’il est obligatoire de s’attacher à l’avant (depuis 1973) comme à l’arrière (depuis 1990). Sinon, il en coûte 135 euros d’amende et, s’il s’agit du conducteur, un retrait de 3 points. Mais il y a aussi d’autres risques. C’est ce que rappelle la Délégation à la sécurité routière en images dans sa toute dernière campagne qui se décline autour d’une réalité douloureuse : « Chaque année, des familles sont brisées parce qu’un de leurs proches ne portait pas sa ceinture.» Et d’une solution simple et efficace : « A l’avant comme à l’arrière, attachez votre ceinture. Attachez-vous à la vie ».

Le film de la campagne montre, tout en émotion contenue, les conséquences dramatiques de l’absence de la ceinture. Et si l’on veut comprendre pourquoi, Anne Guillaume (médecin et chercheuse en biomécanique) enfonce le clou sur le site de la DSR : une ceinture bien mise « retient l’occupant sur son siège pour qu’il n’aille pas se fracasser contre le volant, le pare-brise ou, s’il est à l’arrière, sur le siège avant. Et pour ne pas être éjecté. » Elle détaille aussi toute une série de « gestes » qui nuisent à l’efficacité de la ceinture : poser ses pieds sur le tableau de bord, incliner son siège trop fortement, garder son gros manteau d’hiver…

EAD dans le Finistère

L’éthylotest anti-démarrage (EAD) était déjà expérimenté depuis un an dans trois départements, la Drôme, le Nord et la Marne. A partir du 1er décembre 2017, l’expérimentation s’étend au Finistère.
Dans ce département, comme c’est déjà le cas dans les trois autres, le préfet pourra proposer à un conducteur sanctionné pour alcoolémie positive d’équiper sa voiture d’un EAD. Et de suivre un stage dans un établissement spécialisé en addictologie. Un avis d’aptitude temporaire aura préalablement été rendu par la commission médicale chargée d’évaluer l’aptitude médicale à la conduite des conducteurs et des candidats au permis de conduire. Le conducteur se verra ainsi délivré un permis à validité limitée, mentionnant l’équipement en EAD.
L’expérimentation est programmée jusqu’au 31 décembre 2018. Cette série de tests dans ces quatre départements permet de procéder à une évaluation de la mesure, dans la perspective de sa généralisation à tout le territoire début 2019.

« Au volant, le téléphone peut tuer »

C’est ce que rappelle la DSR dans sa toute dernière campagne. Et c’est avéré. Lire ou écrire un texto, poster un court message sur les réseaux sociaux, ou même de simplement jeter un coup d’oeil sur ses courriels… rien de plus anodin. Sauf pour un conducteur. Parce que, le temps d’accomplir ces gestes, il est obligé de quitter la route des yeux tandis que le véhicule, lui, continue de rouler… Le risque alors, c’est de rencontrer un obstacle : par exemple, sur l’autoroute, la voiture de devant qui freine ou, en ville, un piéton qui traverse en courant…

La DSR rappelle qu’à 50 km/h, un véhicule parcourt 70 mètres pendant les 5 (petites) secondes durant lesquelles le conducteur, captivé par son téléphone, ne regarde pas la route. Et l’on sait aujourd’hui que le défaut d’attention, téléphone compris, est présent dans 25 à 50 % des accidents corporels.

Mais tenir son téléphone à la main ou porter une oreillette pour converser pendant que l’on conduit présente un autre risque, celui de payer une amende de à 135 € et perdre 3 points à son permis de conduire !

Découvrir les 3 affiches de la campagne

Recul de la mortalité routière en septembre

Le bilan de l’accidentalité en septembre 2017 est encourageant : on enregistre une baisse de 13,5 % de la mortalité routière, ce qui représente 45 décès de moins qu’en septembre 2016. Au total, 289 personnes ont perdu la vie sur les routes en France le mois dernier, selon les statistiques rendues publiques par l’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière).
Ce recul de la mortalité est d’autant plus encourageant qu’il intervient après 2 mois consécutifs de baisse.

Et que les autres indicateurs sont aussi à la baisse : le nombre des accidents corporels, – 2,8 %, soit 5 108 en septembre 2017 (contre 5 255 en septembre de l’année précédente) ; le total des victimes, – 3,1%, ce qui représente 212 victimes de moins (6 652 en septembre dernier contre 6 864 en septembre 2016) et le nombre des blessés hospitalisés, -6,4%, soit 161 hospitalisations évitées, 2 337 personnes ayant été hospitalisées suite à un accident le mois dernier (contre 2 498).

Si l’on établit un bilan sur les douze derniers mois, la mortalité routière diminue de 2,1, ce qui représente 73 personnes tuées de moins.
Mais malheureusement, les autres indicateurs sont moins encourageants car ils restent en hausse : les accidents corporels (+3,9%), les victimes (+4,7%) et les personnes hospitalisées (+3,1%).

Flashés en virage, pas seulement en ligne droite

Vous pensiez pouvoir échapper aux radars dans les virages ? C’est terminé depuis le mois dernier ! Une nouvelle fonctionnalité (homologuée) permet désormais aux radars autonomes de relever les excès de vitesse d’un véhicule en mouvement dans une courbe. Ce qui n’était techniquement pas possible jusque-là.

Ces radars vont pouvoir être implantés notamment sur les routes de montagne, « afin de sécuriser les enchaînements de virages et les zones difficiles d’accès », comme le souligne la DSR. Plus précisément, annoncés par des panneaux de signalisation, ils seront installés, soit à l’entrée soit à la sortie du virage.

Une mesure répressive qui peut aussi constituer une occasion nouvelle de perdre des points au permis de conduire ! Sauf pour tous ceux qui abordent les virages sans excès de vitesse. Car il s’agit avant d’une mesure préventive. L’Observatoire national de la sécurité routière (Onisr) relève ainsi que 497 automobilistes et 160 motards ont perdu la vie dans un virage en 2016, la vitesse excessive ou inadaptée ayant aggravé chacun de ces accidents.