Archives

Circuler entre les files à moto, c’est dangereux ?

Un deux-roues motorisé qui « remonte » les files de voitures, a 3 à 4 fois plus de risque d’avoir un accident, et 6 fois plus, de renverser un piéton. C’est ce que montre, en images, le documentaire Motos et scooters, l’ampleur des risques, réalisé par Marcel Dalaise et produit par CNRS Images.

On y suit une équipe de chercheurs, réunis autour de Nicolas Clabaux (de l’Ifsttar, Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux), qui ont étudié durant une année à Marseille le comportement des usagers de deux-roues motorisés.

Il y a deux principales situations dangereuses. Celle où le deux-roues à moteur utilise un espace où l’automobiliste ne s’attend pas à le trouver. Et celle où deux usagers entrent en collision parce qu’aucun des deux n’a perçu l’autre suffisamment à l’avance pour pourvoir l’éviter. Le cas typique étant celui du piéton traversant en se faufilant entre les véhicules qui le dissimulent.

Pour l’instant, cette pratique de la circulation inter-files n’est pas autorisée. Si ce n’est dans les 11 départements, notamment dans les Bouches-du-Rhône, dans lesquels une expérimentation est menée depuis février 2016 dans des conditions précises. En dehors de ce test, un motard ou un scootériste peut être sanctionné pour dépassement par la droite, par exemple et ainsi risquer de perdre 3 points à son permis de conduire.

Le documentaire « Motos et scooters, l’ampleur des risques » est à voir sur le site du CNRS.

Bientôt un plan contre l’insécurité routière

Sur les deux mois de l’été 2017, la mortalité routière a baissé globalement de 2,3%, ce qui représente 15 personnes tuées de moins que durant l’été précédent. La baisse enregistrée au mois d’août (-1,7%) est certes plus faible que celle de juillet dernier (voir ci-dessous). Mais elle n’en est pas moins effective, selon les statistiques de l’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière). En août dernier, 296 personnes ont été tuées sur les routes de France (métropolitaine), soit 5 de moins qu’en août 2016, ce qui représente une diminution de 1,7%.

Malheureusement, c’est le seul indicateur à s’afficher à la baisse en août dernier. Ainsi, le nombre des accidents corporels a augmenté (+3,8%) pour atteindre un total de 4 326, soit 160 accidents de plus qu’en août 2016. Le nombre des blessés hospitalisés, aussi (+ 1,6%) : 2 351 personnes ont été hospitalisées plus de 24 h, soit 36 de plus. Enfin, l’augmentation porte aussi sur le nombre total de victimes : elles sont 5 930 en août 2017, soit 166 de plus qu’en août de l’année précédente, ce qui représente une hausse de 2.9%.

Et, sur les douze derniers mois, la mortalité routière a augmenté (+1,5%) pour toutes les catégories d’usagers : tout particulièrement pour les cyclistes (+17%), mais aussi pour les motards (+8%), les piétons (+7%) et les automobilistes (+3%).

Une situation qui appelle une réaction de la part des pouvoirs publics. Aussi, « le Président de la République a annoncé un nouveau plan à l’automne pour renforcer l’efficacité de la prévention et de la lutte contre l’insécurité routière ». A suivre.

Juillet 2017 : mortalité routière en baisse

Le mois dernier, 346 personnes qui ont perdu la vie sur les routes de la France métropolitaine, soit 10 de moins qu’en juillet 2016. Ce qui représente une baisse de 2,8% de la mortalité routière. Pour l’instant, sur les sept premiers mois de l’année (de janvier à juillet), il s’agit de la deuxième baisse enregistrée en 2017. Après celle, bien plus importante, de février dernier (-22,8%).

Par ailleurs, les autres indicateurs statistiques communiqués par l’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière indiquent qu’en juillet 2017 :

  • le nombre d’accidents corporels a augmenté de 0,8 % par rapport à juillet de l’année précédente : on en comptabilise 5 121, soit 41 de plus ;
  • par contre, le nombre de personnes blessées hospitalisées (plus de 24 h) a diminué de 6,1% : 2 589 personnes ont été hospitalisées pour leurs blessures en juillet dernier, soit 167 de moins qu’en juillet 2016.

De plus, les résultats chiffrés cumulés sur les douze derniers mois (d’août 2016 à juillet 2017) montrent que sur cette période, le nombre de personnes tuées sur les routes est en hausse (+0,8%, soit 27 de plus).  Celui des accidents corporels aussi (+3.6%, soit 2 048 de plus). Tout comme celui des blessés hospitalisés (+4.2%, soit 1 142 de plus). L’augmentation de la mortalité touche les jeunes adultes (+3%) et les séniors, personnes de 65 ans et plus (+3%).

Au moment des grands retours de vacances, la DSR lance un appel à la vigilance. En insistant sur le respect de quelques comportements incontournables : prévoir des pauses toutes les 2 heures et s’arrêter au moindre signe de fatigue ; s’attacher ; ne pas fixer avec trop de précision son heure d’arrivée. De plus, pour arriver à bon port sans risquer de perdre des points : ne pas utiliser son téléphone en conduisant et ne pas rouler trop vite !

Les 25 ans du permis à points

Voilà ¼ de siècle que le permis à points a été introduit dans la législation française. Avec une nouveauté de taille : depuis l’été 1992, en perdant un ou plusieurs points, au lieu de se voir priver temporairement du droit de conduire, le conducteur infractionniste bénéficie d’une sorte de sursis. Et il lui appartient de « gérer » son capital pour ne pas risquer l’invalidation de son permis : en évitant de commettre de nouvelles infractions ou, si son capital initial est très entamé, en suivant un stage de sensibilisation qui lui permet de récupérer 4 points en 2 jours. C’est ce que vient de rappeler la DSR (*) .

Contrairement à une idée reçue, une grande majorité de conducteurs français conserve la majorité de ses points. En France, plus de 8 conducteurs sur 10 (85%) ont 10 points ou plus ; et plus de trois quarts des conducteurs (77%) ont leurs 12 points.
Autre statistique : moins de 1% des titulaires du permis, ce qui représente moins de 421 000 personnes, ont un solde de points nul.
Et pour leur rappeler qu’ils ont la possibilité de récupérer des points et donc d’éviter de perdre leur droit de conduire, les conducteurs ayant un solde de 6 points (ou moins) reçoivent un courrier les incitant à suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Qui pourra prétendre qu’il ne savait pas ?

Le système d’un permis à points, selon deux dispositifs différents (soit on gagne des points de pénalité, soit on perd progressivement son capital), fait aussi son chemin dans l’Union européenne. A l’heure actuelle, un conducteur français ne perd pas de points pour une infraction commise à l’étranger. De même, une infraction commise en France par un conducteur étranger n’affecte pas son nombre de points.
Mais ça ne va pas durer. Très prochainement – c’est prévu pour fin 2018 par la loi de modernisation de la justice du XXIe siècle -, les conducteurs étrangers pourraient bien perdre des points en France, aussi… A suivre.

Pour en savoir plus, lire le communiqué de la DSR.

(*) Délégation à la sécurité routière (DSR). Jusqu’au printemps 2017, elle était connue sous la dénomination «Direction de la sécurité et de la circulation routières (DSCR)».

2016, une année de « quasi-stabilisation » de la mortalité routière

0,5%, c’est la hausse de la mortalité sur les routes de France en 2016 par rapport à 2015. 3 477 personnes ont été tuées dans un accident de la circulation routière l’an dernier. C’est 16 de plus que l’année précédente. La hausse est légère. La Sécurité routière, qui vient de communiquer le bilan annuel de l’accidentalité en 2016, choisit de présenter « globalement une quasi-stabilisation ».

Et les autres indicateurs, eux aussi, ont légèrement augmenté. Le nombre d’accidents corporels s’est accru. On en compte 57 522 en 2016, soit 919 de plus qu’en 2015 (+1,6%). Le nombre de personnes blessées, aussi. Il se monte à 72 645 (+ 2,6%). Tout comme celui des personnes blessées hospitalisées qui atteint 27 187 (+ 2,2%).

Piétons et cyclistes vulnérables

C’est essentiellement chez les piétons, surtout chez les seniors de 75 ans et plus, que l’accidentalité routière se détériore. On comptabilise 559 piétons tués dans la circulation. Soit 91 de plus qu’en 2015, ce qui représente une hausse de 19%.
Autre catégorie d’usagers vulnérables, les cyclistes. 162 cyclistes ont perdu la vie sur les routes en 2016, principalement en agglomération et majoritairement (61%) tués par des automobilistes, soit 13 de plus que l’année précédente (+9%).

Chez les automobilistes, en revanche, la mortalité routière est en léger recul (-2%).
Et la baisse de la mortalité touche aussi les jeunes de 18 à 24 ans. Dans cette tranche d’âge, ils sont 597 à avoir été tués sur la route en 2016, soit 22 de moins qu’en 2015.

Enfin, le bilan annuel liste les principaux facteurs d’accident. Et il apparaît que « la vitesse excessive ou inadaptée reste la cause première de la mortalité sur les routes de France. Elle apparaît dans un accident mortel sur trois. »

Médicaments et conduite

De nombreux médicaments induisent des effets qui peuvent affecter la capacité à conduire : somnolence, vision altérée, vertiges, euphorie… Pour que les conducteurs puissent facilement se repérer, l’emballage de ces produits comporte un pictogramme de couleur. Il est accompagné d’un avertissement : jaune (qui appelle à être prudent et à lire la notice), orange (qui conseille de consulter un professionnel de santé) ou rouge (qui « interdit » la conduite).

La liste de ces médicaments a été mise à jour il y a quelques mois. Un arrêté en ce sens est paru au JO du 18 mars 2017. Toute une série de nouvelles molécules concernant des médicaments du système nerveux central ont été ajoutées. Et les benzodiazépines passent au niveau maximal, rouge.
Les modifications des emballages sont en cours. Les laboratoires avaient 6 mois pour se conformer à l’arrêté du printemps dernier.

Un risque ?

A l’occasion de la parution de ce texte, les pharmaciens se sont engagés, de leur côté, à mieux faire connaître à leur clientèle les risques liés à la prise de certains médicaments par les conducteurs.

Que risquez-vous en conduisant alors que vous avez pris un médicament classé « rouge » ? Ne pas être en mesure d’effectuer les manœuvres qui s’imposent. Et même vous endormir au volant…. Ça n’est pas rien ! En revanche, n’ayez pas peur de perdre des points à votre permis de conduire, ni de devoir payer une amende ! Il ne s’agit pas d’une infraction routière ! Sauf pour les substances classées comme stupéfiants qui peuvent être détectées par test salivaire…

Vous vous y perdez ? N’hésitez pas à demander l’avis d’un professionnel de santé !

Smartphone au volant, « Jamais seul sur la route »

C’est le message diffusé par l’association Prévention Routière pour sensibiliser les Français aux risques de l’utilisation du téléphone sur la route et dans la rue.
La campagne est née du constat suivant : 59% des automobilistes utilisent leur smartphone en conduisant et 17% des piétons, pendant leurs déplacements urbains…

Et d’après l’étude d’observation que l’association a menée, la situation en ville est alarmante : « Près de 9 conducteurs sur 10 utilisent leur smartphone au volant comme ils l’utilisent dans la vie courante. »
Autre résultat : « sur près de 20 000 observations, 7% des conducteurs ont été vus au téléphone alors que leur véhicule était en mouvement, un taux qui double (13%) à l’arrêt (feu rouge, bouchons, STOP…). » Sans compter que la présence d’un passage piéton n’a guère d’incidence sur le comportement des conducteurs ! « 7,3% utilisaient leur téléphone en croisant un passage piéton contre 6,6% en l’absence de passage piéton. La circulation dense n’est pas plus un frein à l’utilisation du smartphone, puisque 9% l’utilisaient lorsque la circulation était dense contre 5,4% quand celle-ci était plus faible. »

Si, vous aussi, vous avez du mal à « décrocher », n’hésitez pas à regarder la vidéo.
Et à tester votre niveau de dépendance au smartphone sur le site jamaisseulsurlaroute.fr qui fournit aussi de nombreuses informations.
Savez-vous, par exemple, combien de points vous risquez de perdre en conduisant, vos écouteurs à l’oreille ? Vous trouverez la réponse sur jamaisseulsurlaroute.fr

Insécurité routière à la hausse

L’insécurité routière prend de l’ampleur. Le nombre de décès sur les routes, en France (métropolitaine) a fortement augmenté en avril dernier. L’Onisr (*) révèle que 287 personnes ont été tuées sur la route en avril 2017, contre 243 en avril 2016. Ce qui représente une hausse de 18,1%, soit 44 personnes tuées de plus.

Et la mortalité routière n’est pas seule à augmenter. Le nombre d’accidents corporels aussi. On en comptabilise 5 045 en avril 2017 (contre 4 258 en avril de l’année précédente). C’est-à-dire 787 de plus, soit une augmentation de 18,5%.

Le nombre de personnes hospitalisées accuse aussi une forte hausse de 29,2%. En avril 2017, 2 483 personnes ont passé plus de 24 h à l’hôpital à la suite d’un accident de la route. Alors que l’on en comptait 1 922 le même mois de l’année précédente, ce qui représente 561 hospitalisations de plus.

Enfin, 22%, c’est la hausse du nombre total de victimes (tuées ou blessées) sur les routes, soit 1 222 de plus (6 767 victimes contre 5 545 en avril 2016).
Ce sont surtout les usagers de deux-roues, motorisés ou non, qui payent le plus lourd tribut à l’insécurité routière.
Et la Sécurité routière avance la météo très agréable de ce début de printemps comme facteur favorisant l’accidentalité.

Pas de « pause » dans cette avalanche de mauvaises nouvelles. Sur les 12 derniers mois, la situation n’est pas très encourageante, même si les statistiques sont un peu moins mauvaises. Le nombre de personnes tuées se stabilise (1 personne tuée de plus) mais ni le nombre d’accidents corporels (+2,5%) ni celui des personnes blessées hospitalisées (+4,6%,) ne sont à la baisse…

(*) Observatoire national interministériel de la sécurité routière

Et vous, vous arrive-t-il de conduire fatigué ?

La grande majorité des Français actifs (63%), c’est-à-dire près de 2 conducteurs sur 3 prennent la route en se sentant fatigués. C’est ce que révèle l’enquête menée par Ipsos pour la Fondation Vinci Autoroutes pour une conduite responsable. Et chez les moins de 35 ans, la proportion de conducteurs en état de fatigue grimpe même jusqu’à 72%.

Quel est le risque ? Pas de perdre des points à son permis de conduire… Mais, ce qui est bien plus grave, de s’endormir au volant ! Savez-vous que la somnolence est la 1ère cause d’accident mortel sur autoroute ? Et que les accidents de la circulation demeurent la 1ère cause d’accident mortel du travail.
Quand on se sent fatigué en voiture, le mieux consiste à faire une pause, voire une courte sieste. Une bonne majorité de Français (67%) suit ce « principe de précaution » pour contrer la fatigue. Malheureusement, lors des déplacements professionnels, ils ne sont plus que 50%.

A l’occasion de la première édition des Journées de la sécurité routière au travail qui vient de se terminer, la Fondation Vinci Autoroutes a aussi rappelé aussi que, dans le cadre de leur activité professionnelle, les Français se laissent dangereusement distraire par leur smartphone. Plus de 30 % des Français actifs répondent au téléphone pour raisons professionnelles alors qu’ils sont au volant, et 1 sur 5 envoie des SMS ou e-mails professionnels. Non seulement, c’est un facteur de distraction, mais téléphoner en conduisant est passible d’un retrait de 3 points

Les solutions existent. Du côté des entreprises qui peuvent limiter les trajets professionnels en prévoyant des téléconférences, du covoiturage… et éviter les appels téléphoniques aux salariés en mission. Comme du côté des conducteurs, qui ont tout à gagner à s’arrêter toutes les 2 heures, à mettre leur téléphone en « mode conduite », à laisser le volant à un autre conducteur et, de façon générale, préserver une bonne hygiène s de sommeil (au moins 7 h par nuit).

Vous aussi, vous êtes piétons ? Pour votre sécurité, buzzez !

A pied, bien sûr, on ne risque pas le retrait de points ! Mais il arrive que, piéton, on se trouve exposé à des dangers autrement plus grands, tout particulièrement en milieu urbain. Et ce, alors même que la marche demeure un exercice physique bénéfique pour la santé à tous les âges de la vie.

Si le nombre de décès sur la route s’est stabilisé en 2016 (3 469 personnes tuées) selon un premier bilan provisoire de l’Onisr (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), la mortalité des piétons, elle, a augmenté de 15% ! Et les seniors (65 ans et plus) payent un lourd tribut : ils représentent près de la moitié de la mortalité piétonne.

Pour aider tous les piétons, jeunes et moins jeunes, à se déplacer dans de bonnes conditions de sécurité, les associations Prévention Routière et Attitude Prévention ont développé un outil pédagogique et ludique qui s’inspire des jeux télévisés, « Tous Piétons ».

Comment jouer ? Il y a deux possibilités. On peut se retrouver par équipe de 4, autour de vidéos et d’un buzzer, dans les ateliers «Tous piétons» des deux partenaires, organisés en région. On peut aussi jouer sur le site www.touspietons.fr, en solo ou avec d’autres internautes pour s’affronter en ligne, tout en testant ses connaissances et en recueillant de précieux conseils.